Artiste et art-thérapeute depuis 25 ans, j’ai consacré ma vie à sonder les profondeurs de l’âme humaine. Je suis devenue une sorte de chercheuse d’être. J’ai aujourd’hui la conviction qu’en chacun réside une pépite inestimable.

Mue par la réflexion très souvent entendue que mes « tableaux feraient de magnifiques tissus », j’ai créé une collection de larges pièces de coton bio aux motifs colorés et je me suis lancée en 2016 dans le projet _ fou !_ de faire le tour du monde pour photographier des gens de tous les âges et de tous les milieux avec comme vêtement principal l’un des tissus de ma collection.

Après Londres et Paris, je me suis rendue dans plus de 200 foyers à Katmandou, Moscou, NYC, Santiago de Cuba… et ce n’est que progressivement que le projet s’est affiné et que j’ai pris conscience de ce que j’étais en train de faire : devenir, avec mes tissus, une tisseuse de sens et de liens.

Mes tissus sont des « objets transitionnels » avec lesquels je propose la chose la plus universelle du monde : se costumer avec un bout d’étoffe comme tous les enfants du monde l’ont un jour fait. Ce faisant, j’ouvre un « espace potentiel » _ que Winnicott définit comme « cet espace qui n’est ni à toi ni à moi mais où nous pouvons nous rencontrer ». Je crée ainsi un processus de rencontre inédit qui permet de voir et de donner à voir chacun dans son être le plus authentique : son enfant intérieur.

En les parant de mes vastes et beaux tissus, je magnifie mes modèles et je permets _ notamment aux plus « cabossés de l’existence »_ de (re)trouver leur dignité, mais aussi, presque toujours, de découvrir une partie d’eux-mêmes qu’ils ignoraient et qui leur ouvre des mondes d’espoir et de possibilités.

Forte de ma longue expérience de thérapeute à Paris et à Londres, je souhaite créer une œuvre multimédia (peinture, tissus, photos, vidéos, livres, installations et performances) qui contribue à tisser du bon lien pour tous et à mettre du beau là où il en manque. Profondément touchée par la violence relationnelle qui déchire notre société, je veux utiliser mon projet pour bousculer les stéréotypes et participer à un processus de guérison collective vers un monde plus humain.

Consciente que la crise environnementale nous impose de faire des choix plus responsables, j’ai choisi de prendre le moins d’avions possibles pour voyager et de faire « Le Tour du Monde à Paris ».